« On ne peut penser à tout le monde sans penser le tout du monde : haut, pour le voir tout entier ; loin, en avant, en arrière, pour le voir en son mouvement » (Michel VERRET)
140ème Huma-café®
La Culture en crise ?
Vendredi 16.10.20
avec François Bégaudeau
141ème Huma-café®
Inland (projection-débat)
Vendredi 20.11.20
avec Ulli Gladik
réalisatrice autrichienne
142ème Huma-café®
Quelle place pour le soin dans l’hôpital de l’après-covid ?
Vendredi 11.12.20
avec Philippe Bizouarn
au Lieu Unique à 18h
À partir d’octobre, de nouveaux invités viendront à nouveau à notre tribune, après une interruption de sept mois, après qu’une pandémie, monstrueuse par son ampleur et ses effets, s’est étendue sur le monde entier. Ils seront prêts à participer à nouveau à ce moment d’échange, à cet outil de réflexion et d’éclairage du citoyen qu’est l’Huma-café®. Mais qu’est-ce qui aura changé entre temps et comment l’Huma-café® saura-t-il répondre à cette situation inédite ? Nous le savons aujourd’hui, l’existence même de notre comité local des Amis de l’Humanité est plus que jamais nécessaire. Alors restons nombreux, actifs, solidaires et fraternels ! Résistons et imaginons ! Car la course à la domination financière, économique, culturelle, ne s’est pas arrêtée, elle s’accélère même. Il va falloir répondre.
Nul besoin d’être prophète pour voir que le vieux monde revient au galop. Pire encore, il s’apprête à reprendre le sinistre conseil de Maurice Barrès : « la première condition de la paix sociale, c’est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance ». Une fois de plus, ce sont les plus faibles qui seront touchés, ceux que la pauvreté, le non accès à l’éducation, à l’eau potable, au droit à la santé, au libre choix de vie, à un revenu et à un logement décents fragilisent encore davantage. Un humain sur deux est menacé par la misère. Le capitalisme financier, même paré les habits du « care », veille à garantir et augmenter ses intérêts, tout en exaspérant ses travers, comme le pillage des ressources naturelles. Les traités internationaux capitalistes menottent les économies et les initiatives locales et lient les nations aux dogmes libéraux ; les Gafam anesthésient la réflexion individuelle et s’offrent toujours davantage à gouverner le monde au profit des 1% les plus riches. À cette logique de l’aggravation des inégalités, il faut opposer les solutions solidaires, rappeler les alternatives de l’économie durable. L’Huma-café® continuera de porter la voix de ceux pour qui un autre partage des richesses est nécessaire, de ceux pour qui la dignité n’est pas affaire de compte en banque mais d’humanité, de ceux qui proclament comme Victor Hugo : « Je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. Remarquez- le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire ! ».
L’état d’urgence a été le prétexte à de nombreuses régressions sociales et à des restrictions de nos libertés. Ce pourrait être un biais efficace à la mise au pas de la démocratie, au silence imposé aux voix dissonantes, à l’omniprésence de la pensée unique. La « distanciation sociale » (superbe lapsus !) n’a-t-elle pas été l’alpha et l’oméga d’un événement autant inédit que sidérant ? La Santé et la Protection Sociale, l’Education et la Formation, la Culture et la Création, l’Emploi, le Droit au Travail et le Droit du Travail, les Libertés collectives et les Libertés individuelles, une Justice plus humaine, la Coopération internationale, l’Écologie, bref tout ce qui fait, chez nous, l’EN COMMUN, ce mélange d’acquis glorieux, de conquêtes âprement disputées et de futurs en gestation, a déjà été remis en cause, grignoté, attaqué par les flancs, mis en jachère, dévalorisé, méprisé, soumis au chantage, menacé de destruction, sapé sur ses bases, privé de ses moyens vitaux, détourné de ses orientations. Mais il résiste toujours. Il nous faudra dire ce que nous avons perdu pour tenter de le reconquérir. De ce point de vue, il ne s’agit donc pas simplement de reprendre nos activités, mais bien de faire aussi le compte de ce qui a été dérobé dans le Grand Confinement et qui concerne notre volonté de vivre ensemble, loin de la guerre sociale menée aujourd’hui avec le plus grand cynisme.
Et si le « monde à l’envers du confinement » était porteur d’un possible retournement des valeurs ? Et si les rênes passaient enfin à d’autres mains ? Et si la qualité humaine changeait de camp, passant de la richesse de l’avoir singulier des maîtres du monde financier, surfant « sur les eaux glacées de l’égoïsme », à celle de l’être relationnel qu’est l’humanité toute entière ?
Que chacun mesure la place qui lui revient dans le débat : serions-nous incapables de promouvoir de nouveaux modes de pensée, d’organisation, de responsabilité ? Et d’imaginer que notre fragilité partagée est un atout de solidarité ?
Parce que nous sommes tous divers, mettons en commun nos intelligences !
L’Huma-café®, antenne locale de La société des Amis de L’Humanité, est impatient de rouvrir ses portes, d’accueillir à nouveau le public et de relancer les débats !